Lettre à D.

Et mes Champions du Monde à moi, alors ? Ils en sont où de leurs vacances ? Ils se reposent, ils révisent, ils se baignent ? Peu importe, ils profitent et ils ont bien raison. Aujourd’hui, c’est à D. que j’écris, mon Hugo Lloris à moi.

Salut D.

Ca va ?
Les vacances sont bonnes ?
J’ai du mal à en douter.
Tu m’as parlé plusieurs fois de ton petit jardin.
Même que Papa, une fois, il a oublié de venir te chercher parce qu’il était en train de « jardiner ». Ca m’a marquée, tu sais, parce qu’il n’y en a pas beaucoup, dans ma REPpublique, des Papa qui jardinent. Parce qu’il y en a peu, des jardins, chez les copains.

Tu sais que j’ai parlé de toi, l’autre jour.
Même que je leur ai dit, à ceux qui lisent par ici, que tu étais mon Hugo Lloris.
Si, si.
Non, rien à voir avec tes qualités de gardien de but. Les autres ne voulaient jamais que tu joues au foot avec eux, dans la cour, « parce que D., maîtresse, il rate tous les ballons ».
Non, mon Hugo Lloris parce que son Papa, à Hugo, il est banquier, comme ta maman.
Parce que Hugo, il avait un jardin aussi, quand il était petit.
Et parce que toi, tu es comme Hugo, tu t’en fous que tes copains ils n’aient pas de jardin et que leur Papa, ils ne soient pas banquiers.

On a passé une chouette année toi et moi D.
Tu te souviens les premières semaines, les premiers mois, quand je t’ai baptisé « ma tortue » ?
Une demie-heure pour écrire la date et la consigne.
On était tous passé à autre chose.
Ca t’a fait rire, un peu, mais pas que.
C’a t’a piqué, surtout.
Alors tu n’as rien dit, mais tu t’es battu.
Comme un Champion du Monde, tu y es arrivé.
Adieu la tortue, voici le lièvre.

Rapide et efficace aussi.
De plus en plus.
« D., relis-toi encore, encadre les verbes, souligne les sujets et tu trouveras tout seul tes erreurs »
Je le disais aux autres, aussi.
Mais toi, tu le faisais, scrupuleusement, rigoureusement.
Et je te voyais sursauter sur ta chaise et dire « Ahhhh ouiiii, là !!!! J’ai trouvé ! »

Bon, il a fallu quelques ajustements D., tu t’en rappelles aussi, je pense.
Parce qu’avec l’autre D. et M., vous étiez tellement copains, que ca dégénérait, des fois.
Les petites bousculades se sont transformés en coups de pied là où ça fait rudement mal, à ce qu’on dit. J’ai bien été obligée d’en parler à tes parents.

Bien oui, parce qu’en plus du jardin, tu as Papa ET Maman.
Ca aussi, il n’y en a pas beaucoup qui peuvent s’en vanter dans ma REPpublique.
Je les ai croisés d’ailleurs, l’autre jour, Papa et Maman.
Main dans la main, ils étaient beaux.

Quand je lui ai rendu le bulletin du deuxième trimestre, Maman m’a dit qu’elle était heureuse que tu sois là, dans cette école, dans cette classe, dans cette REPpublique.
Je lui ai répondu que nous aussi, on était heureux de t’avoir avec nous.

Des petits D., des grands Hugo, on en a besoin, comme des autres.
C’est ensemble que vous êtes beaux.
C’est ensemble que vous êtes vrais.

7 réflexions sur « Lettre à D. »

  1. Bravo pour ces magnifiques articles touchants, authentiques et nécessaires aussi…
    Ici, dans notre REPublique à nous, on est un peu dans la situation de votre Hugo Lloris, mais en fille… 😉

  2. Bonjour Anouk …
    Toujours des beaux textes poignants de Sincérité et de Vérité…

    « Des petits D., des grands Hugo, on en a besoin, comme des autres.
    C’est ensemble que vous êtes beaux.
    C’est ensemble que vous êtes vrais.  »

    Oui Anouk… ensemble !!!

    ( Et une petite critique, tous ces Ça sans cédille… Bon d’accord, c’est encore ma déformation professionnelle qui persiste encore malgré ma retraite , et puis, c’est la faute aux vacances aussi 😉 …

    Ç pourtant si facile : http://www.lereveil.info/2015/06/c-facile.html

    @t
    a.l.s

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