Il en faut du temps pour lacher.
Souffler.
Décompresser.
Se dire que c’est bon, c’est terminé. Pour cette année.
Il en faut des heures de sommeil, des rayons de soleil et de l’eau salée sur la peau pour réussir, enfin, à s’apaiser.
Il faut en décoller des grains de sable pour se dire que non, on n’avait pas terminé. Que oui, cette fin d’année sentait quand même un peu fort des pieds mais que, même s’il a fallu se boucher le nez, on a sans doute réussi à bricoler, a défaut de vraiment les aider.
Il faut aussi fermer les yeux et essayer de ne pas regretter. Ne pas trop se demander si on leur a dit au revoir comme il fallait. Ne pas trop se mettre à penser qu’on finira par les oublier, que eux aussi, ils ne se souviendront bientôt plus de comment tu t’appelais.
Il faut du temps, sans doute. De l’espoir aussi. Pour ne pas trop penser à ceux qui n’auront droit ni aux rayons du soleil, ni à l’eau salée. Qui devront se contenter de regarder les jours passer, vissés devant un écran, agitant les pouces, s’abîmant les yeux et un peu le reste aussi. A ceux là aussi qu’on obligera à mettre le nez chaque jour dans ces cahiers colorés qui sont censés nous remplacer.
Il faut de tout ça pour accepter d’ouvrir cette petite parenthèse qu’on refermera en revanche très vite. Juste le temps d’ouvrir aussi grand nos bras que leurs yeux, que la porte de la classe, le jour de la rentrée.
Bonnes vacances Anouk et non ils ne vous oublieront pas pour preuve tous mes petits élèves de grande section retrouvés grâce à Internet et qui me témoignent une affection et une reconnaissance dont je suis très fière. Quand on aime ses élèves ils ne vous oublient pas. Et je crois que vous êtes dans ce cas. Reposez vous bien l’année à été plus que rude!!!