Toutes celles-là en même temps.

Manifestation Nous Toutes contre les violences sexistes et sexuelles, le samedi 24 novembre 2018 à Paris. Photo Marie Rouge pour Libération

Il y a celles qui restent en retrait, qui jamais ne viennent nous parler.
Elles attendent, ne demandent jamais rien, pressent avec douceur et fermeté la joue du trésor qu’elles sont venues récupérer et repartent, encore un peu plus riches de cet amour qu’elles ont à lui donner.

Il y a celles qui désespèrent, ne savent plus comment s’y prendre, viennent confesser qu’elles n’y arrivent pas, qu’il faut qu’on les aide, qu’on leur explique.

Celles qui essaient, encore et encore.
Qui ne savent pas vraiment qu’elles ont ce droit là, et bien d’autres encore.
Qui ne mesurent pas à quel point leurs épaules portent ce qu’aucun homme ne saurait soulever avec ses deux bras.

Elles sont brunes, blondes, rousses, voilées pour certaines, abîmées pour d’autres.
Lumineuses, pour la plupart.
Elles sont seules, souvent.
Tristes parfois.
Battantes, avant tout.

Celle-ci a le verbe haut.
Quand celle-là s’excuserait d’exister.
L’une se méfie, sans cesse sur ses gardes.
L’autre sourit, accepte, laisse parfois trop couler.

Elles se postent chaque soir devant nous, derrière le grand portail blanc.
On lit dans leurs yeux l’attente et l’envie d’y arriver.
Pas pour elles, presque jamais.
Mais pour cet enfant qui accomplira ce qui ne leur a jamais été accordé.

Elles pourraient s’appeler Gisèle H., ou Jacqueline S.
L’une et l’autre en même temps.
Elles sont femmes, elles sont mères.
Comme moi, comme toi, comme elles.
#sororité

4 réflexions sur « Toutes celles-là en même temps. »

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